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« Il y a dans ce sac farine particulière, des champions, des lutteurs, qui descendent dans le combat [1] : combat tout préparé en vue, des combattants. »

À ce moment les troupes entrèrent dans la maison. Les hommes de l’île d’Iwerddon allèrent d’un côté et ceux de l’île des Forts de l’autre. Aussitôt qu’ils furent assis, l’union entre eux se fit. La royauté fut offerte au fils de Matholwch. La paix conclue, Bendigeit Vran fit venir l’enfant ; l’enfant se rendit ensuite auprès de Manawyddan. Tous ceux qui le voyaient le prenaient en affection. Il était avec Manawyddan quand Nyssyen, fils d’Eurosswydd, l’appela auprès de lui. L’enfant alla vers lui gentiment. « Pourquoi, » s’écria Evnyssyen, « mon neveu, le fils de ma sueur, ne vient-il pas à moi ? Ne serait-il pas roi d’Irlande, que je serais heureux d’échanger des caresses avec lui. » « Volontiers, » dit Bendigeit Vran, « qu’il aille. » L’enfant alla à lui tout joyeux. « J’en atteste Dieu, » se dit Evnyssyen, « la famille ne s’attend guère au meurtre que je vais commettre en ce moment. » Il se leva, saisit l’enfant par les pieds, et, avant que personne de la famille ne pût l’arrêter, il lança l’enfant la tête la première dans le feu ardent.

Branwen, en voyant son fils au milieu des flam-

  1. Il y a peut-être ici la même idée que dans le Gododin (Skene, Four, anc. books, II, p. 100, 26) : Pan esgynnei bawp, ti disgynnut. « Quand chacun montait à cheval, toi tu descendais », c’est-à-dire, quand on se retirait en hâte, quand on fuyait, toi, tu restais.