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tation de la flamme, professeur de guerre ? » Un poète de la seconde moitié du xiie siècle, Gwalchmai, dit que ses louanges s’adressent habituellement au mebin à la lame superbe, (valch lavn vebin ; Myv. Arch., 149, 2). Le sens ici est moins net. Il est en revanche clair dans le dérivé mebindod, qui paraît dans une collection en prose de proverbes et d’aphorismes mis sous le nom de Catwg Ddoeth ou Catwg le Sage. La collection repose sur un manuscrit du xviie siècle, transcrit par Jolo Morganwg en 1799 (Myv. Arch. 754 ; 787.1) : Llyma gynghorion y rhoddes Cattwg Ddoeth i Arawn vab Cynvarck brenin y Gogledd pan ai gollynges ev o i vebindawd : « Voici les conseils que donna Catwg le Sage à Arawn, fils de Cynvarch, roi du Nord, quand il lui laissa quitter son collège. » Mebindawd d’après le contexte (p. 754.2 — 755.1 ; 776.1) paraît avoir le sens que je lui donne et être équivalent à congrégation et école. Il pourrait aussi bien signifier apprentissage.

Comment avec un suffixe en -no-, map a-t-il pu prendre ce sens, c’est vraiment difficile à dire. Il est possible que d’abord mebin ait eu un sens abstrait : endroit pour les adolescents, où ils étaient instruits. Le Mebinog ou Mabinog est celui qui relève du Mebin ou est en Mebindod. Le pluriel Mabinogion ne peut régulièrement s’expliquer que dans le sens de disciples, et tel paraît avoir été son sens. (V. plus haut, page 13, note 2.) Dans les recueils du Livre Rouge et du Livre Blanc, il n’ap-