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sur son dos tout ce qu’il y avait de musiciens [1], et se rendit à la terre d’Iwerddon.

Les porchers de Matholwch, qui étaient sur le bord des eaux, retournèrent auprès de lui. « Seigneur, » dirent-ils, « porte-toi bien. » « Dieu vous donne bien, » répondit-il, « apportez-vous des nouvelles ? » « Oui, seigneur, des nouvelles surprenantes. Nous avons aperçu un bois sur les eaux, à un endroit où auparavant nous n’en avions jamais vu trace. » « Voilà une chose surprenante ; c’est tout ce que vous avez vu ? » « Nous avons vu encore, seigneur, une grande montagne à côté du bois, et cette montagne marchait ; sur la montagne un pic, et de chaque côté du pic un lac. Le bois, la montagne, tout était en marche [2]. » « Il n’y a personne ici à rien connaître à cela, si ce n’est Branwen ; interrogez-la. » Les messagers se rendirent auprès de Branwen. « Princesse, » dirent-ils, « qu’est-ce que tout cela, à ton avis ? » « Ce sont, »

  1. Ce passage, singulier, si le texte n’est pas altéré, me semble éclairci par un poème de Iorwerth Beli, poète de la seconde moitié du XIVe siècle, à l’évêque de Bangor. Il se plaint à lui de ce qu’il néglige les poètes pour les musiciens. Il lui rapporte pour prouver la supériorité des poètes sur les musiciens, que Maelgwn, se rendant à. Caer Seion, emmena avec lui tout ce qu’il y avait de chanteurs et de musiciens (a oedd o gerdd arwest ar gerddorion), et qu’il força tous les gens de sa suite à nager pour atteindre Caer Seion. Les harpistes, dit le poète, ne valaient plus rien après cette épreuve, tandis que les poètes composaient tout aussi bien. (Myv. arch., p. 317, 318).
  2. Le récit épique irlandais. Togail Bruidne Dá Derga, présente un épisode semblable (J. Loth, Rev. celt., 1890, p. 347-348).