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et nous délibérerons à ce sujet. » Cette réponse fut portée à Matholwch. « Volontiers. » dit-il. Et il se rendit à terre. On lui fit bon accueil, et il y eut cette nuit-là un grand rassemblement formé par ses troupes et celles de la cour. Dès le lendemain on tint conseil, et il fut décidé qu’on donnerait Branwen à Matholwch. C’était une des trois premières dames de cette île [1], et la plus belle jeune fille du monde. On convint d’un rendez-vous à Aberffraw où Matholwch coucherait avec elle. On se mit en marche, et toutes les troupes se dirigèrent vers Aberffraw [2], Matholwch et les siens par mer, Bendigeit Vran et ses gens par terre.

À leur arrivée à Aberffraw, le banquet commença. Ils s’assirent, le roi de l’île des Forts et Manawyddan d’un côté, Matholwch de l’autre, et Branwen avec eux. Ce n’est pas dans une maison qu’ils étaient, mais sous des pavillons. Bendigeit Vran n’aurait jamais pu tenir dans une maison. On se mit à boire, et on continua, en causant, jusqu’au moment où il fut plus agréable de dormir que de boire. Ils allè-

  1. Les Triades ne la nomment pas parmi les dames célèbres de l’île.
  2. Aberffraw, au sud de l’île d’Anglesey, à l’embouchure d’une petite rivière comme l’indique le mot aber, « embouchure », a été au moins depuis le VIIIe siècle jusqu’à la chute de l’indépendance galloise, la résidence principale des rois de Gwynedd ou Nord-Galles. C’était le chef-lieu d’un cantrev du même nom. Mon, que les Anglais appellent Anglesey, avait une importance considérable surtout à cause de sa fertilité qui, au témoignage de Giraldus Cambrensis, l’avait fait surnommer la mère de la Cambrie.