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enfance, employé dans la version galloise du même texte dans le manuscrit 5 de Peniarth, qui est de la première moitié du xive siècle, pour la partie qui contient ce texte[1]. Mais il est incontestable que Mabinogi dans le sens d’enfance est un terme qui ne saurait s’appliquer aux récits qui précisément portent ce titre. S’il avait le sens de récit pour les enfants, pour la jeunesse, récit amusant, on ne s’expliquerait plus pourquoi les rédacteurs de récits analogues conservés dans les mêmes manuscrits réservent ce nom aux quatre dont nous venons de parler : par exemple dans le manuscrit de Peniarth, pour Peredur, c’est le terme de Historia ; pour Gereint et Enid, pour la Dame de la Fontaine, c’est le terme courant de Chwedl, récit, conte, nouvelle. Le titre du roman si parfaitement gallois de Kulhwch et Olwen est : Mal y kavas Kulhwch Olwen : Comment Kulhwch obtint Olwen.

Comme je l’établis plus bas (p. 27), ce fait est d’autant plus important, que la mise par écrit du roman du Kulhwch est au moins aussi ancienne que celle des quatre branches du Mabinogi. Si on ne lui a pas appliqué ce nom, c’est que Kulhwch est un roman personnel et une composition littéraire, tandis que le Mabinogi représente un genre consacré

  1. Ibid., p. 305, 309, XIII. Cf. The White Book Mobinogion, p. XXVI.