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il était plus développé qu’un enfant de trois ans grand et gros. Au bout d’une seconde année d’éducation, il était aussi gros qu’un enfant de six ans. Avant la fin de la quatrième année, il cherchait à gagner les valets des chevaux pour qu’ils le laissassent les conduire à l’abreuvoir. « Seigneur, » dit alors la dame à Teyrnon, « où est le poulain que tu as sauvé la nuit où tu as trouvé l’enfant ? » ― « Je l’ai confié aux valets des chevaux, » répondit-il, « en leur recommandant de bien veiller sur lui. » ― « Ne ferais-tu pas bien, seigneur, de le faire dompter et de le donner à l’enfant, puisque c’est la nuit même où tu l’as trouvé que le poulain est né et que tu l’as sauvé[1] ? » ― « Je n’irai pas là contre. Je t’autorise à le lui donner. » ― « Dieu te le rende, je le lui donnerai donc. » On donna le cheval à l’enfant ; la dame se rendit auprès des valets d’écurie et des écuyers pour leur recommander de veiller sur le cheval et de faire qu’il fût bien dressé pour le moment où l’enfant irait chevaucher, avec ordre de la renseigner à son sujet.

Au milieu de ces occupations, ils entendirent de surprenantes nouvelles au sujet de Riannon et de sa pénitence. Teyrnon, à cause de la trouvaille qu’il avait faite, prêta l’oreille à cette histoire et s’en informa incessamment jusqu’à ce qu’il eût entendu souvent les nombreuses personnes qui fréquentaient

  1. Ce passage est d’accord avec les lois. C’est à trois ans que le poulain devait être dompté et utilisé (Ancient laws, I, p. 262).