Page:Lorrain - Modernités, 1885.djvu/89

Cette page a été validée par deux contributeurs.


DRÔLES ET SEIGNEURESSES


SAUT D’OBSTACLE


Le marquis est navré : c’est une fausse couche.

Coiffée en jeune gars et svelte en long peignoir,
La petite marquise au fond de son boudoir
Reçoit ses visiteurs, le sourire à la bouche.

« Allons, ne pleurez pas… Est-ce que ça me touche ?
Dit-elle, toute drôle, au duc de Bonvouloir,
Qui, datant du roi Louis, croit être au désespoir,
« Pour un enfant lavé, vous voilà bien farouche !

« Il m’embêtait assez ce môme à mettre au jour,
« Puis les enfants, cher duc, c’est la mort de l’amour.
« Enfanter et nourrir, c’est écœurant, parole.

« Eut-on jamais l’idée à vingt ans d’accoucher ?
« Aussi j’ai travaillé rageusement, en folle
« Cheval et sauts d’obstacle… et je l’ai … décroché.