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ACROBATE


Le Cirque un samedi,
Le Cirque un samedi,De gradins en gradins
Penchés, le cou tendu, pour voir la corde raide,
Où se cambre en jonglant le danseur Ganymède,
Au maillot blanc brodé de lys incarnadins,
Impures et gommeux, foule embaumée et laide,
Font la haie, et fixant tendresses et mondains
De son œil d’acrobate empli de froids dédains,
Gany, canaille et calme, interrompt l’intermède.

Il promène insolent son regard clair et pâle
De la rousse Épinglée au suave Aminci.
De laquelle et duquel hélas n’est il ici
L’amant ou le rival heureux ?
L’amant ou le rival heureux ?En raccourci
Il présente au public un torse large et mâle
Et les joyeux hurras font rage dans la salle.