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Roses et Marguerites.

Quand, du seuil de son palais d’or,
Aux cieux elle prend son essor !
De la nuit déchirant les voiles,
Elle fait pâlir les étoiles
De son regard majestueux !
Bientôt son char impétueux
De ses ardents rayons embrase
Les portiques de l’orient
Que l’ombre couvrait d’une gaze.
La nature, alors, souriant
À l’immarcescible lumière,
Entr’ouvre sa chaste paupière,
Et, d’un cœur pur et virginal,
Entonne son chant matinal.
Et le poète s’extasie
À ses majestueux accords,
Car c’est l’heure des saints transports,
C’est l’heure de la poésie !