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Les Fleurs poétiques.

Vaincu, brisé par la tempête
Qui se déchaîna sur ta tête,
Tu t’endormis avant le soir.
Redisant de ta lèvre pâle
Le nom de la terre natale
Que tu ne devais plus revoir !

Sur ton front penché la souffrance,
Hélas ! avait marqué son sceau,
Au seuil même de l’existence.
Dans les langes de ton berceau :
Une douleur vague, infinie,
Avait consacré ton génie !
Victime d’un funeste sort
Qui brisa ta vaste carrière,
À longs traits dans la coupe amère
Tu t’abreuvas jusqu’à la mort !