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Les Fleurs poétiques.

S’évase sa blanche corolle,
Dont la frêle texture et l’émail argenté
Ont les reflets de l’auréole
Qui décore le front de la virginité.
De chaque foliole et de chaque sépale,
Un parfum pénétrant et suave s’exhale,
Comme l’encens de la vertu.

Fleur ! à te contempler, on te dirait candide ;
Mais ta blancheur est feinte, et ta beauté perfide
Jette un trouble profond dans le cœur éperdu.
Qui s’égare et délire, atteint d’un maléfice.
L’arôme séduisant que verse ton calice
N’est de la volupté que cet impur encens
Qui donne, doux poison, la mort par tous les sens !