sur du sable et bâtir de la durée avec du vent ? C’est notre besoin de sentir et de vivre qui nous fait oublier
Le jeu des destinées
Et le hasard des années
Qui veulent toutes fleurs fanées,
comme l’a si mélancoliquement chanté un poète
ami de chevet, Henri de Régnier, et je n’ai plus
l’énergie de penser autrement.
Que faire alors ? s’en aller, toujours partir, promener son incurable misère dans des décors nouveaux, devant d’imprévus horizons de montagnes et d’océans, au travers de populeuses et grouillantes villes lointaines, dont notre curiosité s’émerveille et s’étonne ; essayer au cours de ses voyages de faire tenir une minute d’infini dans d’irréparables et brèves aventures, rencontres sans lendemain, se disperser à tous les vents… ! voilà où la dure expérience en arrive à mener les fidèles et les tendres, au libertinage du cœur, ce pis-aller du sentiment !
Oh ! le triste savant que je suis devenu dans l’art de vivre… qui est aussi l’art de souffrir… nécessairement.
Quand on sait s’y prendre, il paraît qu’on y