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la nuit de son retour avait été délirante, mais le baron m’emmenait le lendemain à Spa ; il me fallait partir en plein bonheur recommençant…, mais que m’importait, puisque je l’avais reconquis.

Je le quittai défaillante à la fois de joie et de reconnaissance, devenue même meilleure pour le baron et les autres dans l’excès de mon bonheur, déjà toute à l’ivresse de la prochaine entrevue arrêtée et fixée d’avance avec lui…, car le 11 de ce mois tombait l’anniversaire de notre fameuse première rencontre, à Aix, l’année précédente. Le 11 de ce mois expirait notre bail d’un an, que nous voulions renouveler maintenant l’un et l’autre d’un commun accord, tous deux plus ardemment encore épris, pris et repris.

J’avais prévenu le baron qu’il me faudrait, le 11, revenir passer un jour pour affaires à Paris…

Le 10 au soir Maurice avait sa dépêche… Je t’avoue que je m’attendais un peu à le trouver à la gare…, il y avait douze jours que nous ne nous étions vus…, et ce que le cœur me battait, pauvre sotte, en débarquant de mon coupé-lit.

Sur le quai, personne…, mais j’en prenais