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reld dans la maison Aiguor, c’était le malheur installé au foyer. L’Anglaise n’y était pas seule : moulée dans une robe étroite en drap noir, une gaine sombre seulement égayée au cou par le trait blanc d’un petit col d’homme, elle y causait debout avec le docteur Halmein que je reconnaissais aussitôt.

« Je vous attendais, » et la comtesse Ethereld me tendait une main que je ne prenais pas. « Je vous disais bien », faisait-elle alors en se tournant vers le docteur Halmein, « que M. Harel viendrait à notre appel. Les vrais artistes n’ont qu’une parole ; maintenant, docteur, rassurez un peu monsieur sur l’état de notre ami. »

Et le docteur, ayant toussé par trois fois : L’état était grave, très grave, mais il ne fallait pas désespérer. C’était une fièvre typhoïde ataxique compliquée de congestion des méninges : avec cela, ce pauvre M. Claudius était d’un nerveux…

Au reste, tout enfant, il était déjà sujet à ces crises. Toute la nature sensible et tendue de sa mère, moins l’énergie.

Mme  Aiguor était morte de cette énergie que son fils n’avait pas ; en revanche le fils, lui, mourrait de l’imagination que n’avait pas sa