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OPHELIUS

Pour Marcel Schwob.


I

« Claudius malade. Venez m’aider à le soigner. Urgence.

« Comtesse Ethereld. »

C’est sur cet étrange télégramme, adressé à mon pied-à-terre de la rue Saint-Placide, que je méditais le samedi gras 1888. Je ne m’expliquais pas la maladie de Claudius laissé bien portant, il y a un mois à Mointot, dans sa petite maison du quai des Pilotes. Je comprenais encore moins la présence auprès de lui de lady Viane que je n’avais pas revue depuis bientôt deux ans, depuis sa saison passée à Yport, et que je croyais cet hiver en Espagne, attirée là par sa liaison récente avec le jeune marquis de Columbra-Sesto.