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— « Lady Mordaunt ? Oh ! lady Mordaunt est guérie et la petite Hélène retrouvée. »

— « Retrouvée ! Hélène.

— « Oui » et elle se dépêchait fébrilement comme ayant hâte d’en finir. « Lord et lady Mordaunt sont repartis à Londres, Sonyeuse est à vendre, tu ne les reverras plus jamais, jamais.

— « Bien vrai, tout cela, maman. »

Un doute me restait encore.

— « Bien vrai. En voilà une question ! allez, assez pour aujourd’hui : dormez, méchant enfant. »

Et, tapotant mes oreillers et en faisant bouffer le crin entre ses mains, elle me baisait au front et ramenait le drap sur mes épaules.

J’entrais en convalescence.

La convalescence et ses douceurs dolentes, l’esprit plus subtil dans un corps délicieusement brisé et, dans l’apaisement des crépuscules doux comme une bonne mort, la tiédeur de la chambre sans lampe, de la chambre obscure avec la blancheur mate des rideaux brodés aux fenêtres, comme un printemps blanc mettant aux vitres closes des fleurs de guérison !