Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/53

Cette page a été validée par deux contributeurs.

deux jours que l’on fouillait les campagnes à dix lieues à la ronde et que toute la police de Rouen était sur pied, on ne retrouvait pas une trace, pas un indice, et c’était aujourd’hui le quatrième soir, le soir du troisième jour.

La jetée nord et les quais de la ville neuve étaient le dernier endroit, où le passage de l’enfant et de la gouvernante avait été signale dans la journée du vendredi, date de leur disparition ; et l’on commentait le voisinage de la mer, la présence d’un bateau de plaisance en rade… Il y avait eu certainement rapt, enlèvement ; lord Mordaunt ne semblait conserver là-dessus aucun doute, et cette fille de chambre était complice : c’était elle qui avait dû conduire Hélène à l’endroit convenu par le ravisseur ; la misérable créature s’était laissée soudoyer ; elle avait trahi pour de l’or, beaucoup d’or sans doute. Combien avait-elle reçu pour consentir à cette infamie ? Elle n’aurait eu qu’à parler, et on lui aurait donne le double et le triple pour qu’elle ne la commît pas !

Et la voix du docteur, presque solennelle, montait dans le silence de la chambre close.