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fameuses assises, et son exécution, de jour en jour ajournée, ne m’attirait pas davantage. J’étais pourtant à Paris dans le moment, dans Paris pendant une semaine émigré chaque nuit place de la Roquette et pendant une semaine déçu de son attente de chaque matin ; le boulevard commençait même à s’impatienter fortement de cette éternelle partie remise au lendemain : c’est alors que je rencontrai Méténier devant le Tortoni, et me faisant l’écho de l’opinion publique :

— Eh bien ! vous n’en finirez donc pas avec ce misérable ; la presse en a assez, vous savez, de danser depuis huit jours devant la tête de Pranzini : M. Deibler ne se décide donc point ! on ne dérange pas les gens pour rien toute une sainte semaine. On la sifflera, votre première !

Méténier s’était arrêté, souriant.

— Est-ce que tu serais par hasard du petit voyage ? Désolé, mon ami, tous mes regrets. Ce cher Inotey, qui a passé la nuit pour rien !…

— Moi ! Détrompe-toi, mon cher ; je n’ai que faire d’aller assister à ces petites fêtes macabres, les enterrements ordinaires me suffisent.