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L’ÉPÉE A LA MER
Au Bron Louis RAMBAUD.
Quand Arthur défenseur dernier de l’Armorique
Des grandeurs d’ici-bas dut prendre les chemins,
Il voulut épargner à son glaive héroïque
L’opprobre de tomber en de chétives mains,
Et confiant aux flots l’instrument de sa gloire :
« Prends, dit-il, écuyer, prends cet illustre fer !
Et tu le jetteras du haut d’un promontoire,
Dans l’immensité de la mer ! »
Courbet, comme l’Arthur de l’antique épopée,
Mourant, à l’Infini fit un suprême appel ;
Il vit la gloire vaine et la force trompée
Et plus rien ne rester que la mer et le ciel.
Sollicité deux fois à pardonner l’injure
Par les deux majestés des flots et du ciel bleu,
Il jeta son épée à la mer sans mesure,
A l’amour sans borne de Dieu !