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L'Air et la Vitesse

corps humain. On peut citer, entre autres, les trois cas suivants :

Saut en hauteur (de haut en bas) ;
Chute dans un filet ;
Chute du plongeur.


Un homme de taille et de poids moyens qui saute de sa hauteur et amortit sa chute par le fléchissement des jarrets, subit une percussion de 1 environ, encore négligeons-nous le contre-choc produit sur les avant-jambes, jusqu’aux genoux, qui ont un amortissement beaucoup plus dur, surtout si le terrain n’est pas meuble et si le sujet n’a pas suivi les conseils de son professeur de gymnastique qui recommande de se recevoir sur la pointe des pieds, car alors, le choc des talons se transmet par la colonne vertébrale jusqu’au cerveau et est fort désagréable. Il correspond certainement à une percussion beaucoup plus forte que celle que nous indiquons.

Pour le gymnasiarque qui se jette de la frise d’un cirque dans un filet amortisseur, la percussion atteint facilement 5 et, pour certains records de plongeons, elle semble dépasser 10. Remarquons qu’il y a lieu de distinguer entre les percussions moyennes et les percussions maxima. Dans les cas du sauteur, le ressort des jarrets agit avec une force sensiblement constante, mais dans les deux autres cas analysés, il ne paraît pas en être ainsi. Pour le gymnasiarque, le filet offre un amortissement à intensité nettement progressive, les forces élastiques développées dans le filet, qui se tend, allant constamment en augmentant, pour être maxima en fin de course. Cette progression de l’intensité du freinage serait favorable, à condition qu’elle ne soit pas exagérée. Pour le plongeur, la résistance de l’eau donne au phénomène de freinage une allure complexe, car, d’une part, pendant la période d’immersion, ce que l’on appelle le plan normal équivalent à la résistance du corps par rapport à l’eau, va en