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L'Air et la Vitesse

C’est le reproche adressé au train de glissement des frères Wright. Leur méthode, dite méthode américaine, a été abandonnée et c’est la méthode française du train de roulement qui triomphe actuellement.

Cependant, dans les procédés d’atterrissage, aussi bien que dans les procédés d’essor des Wright, il y avait une idée directrice qui impliquait une conception déterminée de l’aviation, de ses possibilités, de son utilisation. Les Wright admettaient a priori qu’il fallait partir de lieux déterminés, de postes de lancement[1] ; ils admettaient aussi qu’en principe l’on doit revenir atterrir aux environs du point de départ. Remarquons que c’est vers cette formule que l’on tend de plus en plus, en s’efforçant d’augmenter la sûreté de fonctionnement des propulseurs et de rendre extrêmement faible la chance de la fâcheuse panne.

On commence à comprendre que la faculté d’atterrir n’importe où et de repartir, que le châssis de roulement est censé fournir, est illusoire. Ce qu’il faut, avant tout, c’est obtenir l’atterrissage sûr et toutes les restrictions que peut comporter son obtention s’effacent devant l’importance de la question impérieuse de la sécurité.

  1. Les méthodes de lancement pourraient être étudiées spécialement, on trouverait déjà des indications intéressantes dans certains dispositifs déjà réalisés, particulièrement pour le lancement des hydravions à bord des navires. Quant à l’ammerrissage il peut très bien être conçu par apiquage, par plongeon ; c’est une question d’évolution de forme et de construction.