Page:Lorin - L'air et la vitesse, 1919.djvu/70

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
62
L'Air et la Vitesse


à vitesse constante, qui est fonction de leur forme et de leur poids.

Le choix des caractéristiques du parachute a été évidemment guidé par un souci primordial : celui d’avoir une vitesse de descente telle que le contact du personnel sauvé, avec le sol, se fasse à une vitesse non dangereuse. L’expérience a fixé cette vitesse aux alentours de trois mètres à la seconde et, pratiquement, cela conduit à développer une surface de parachute d’un peu plus de 1 m2 par kilog. descendu. Dans de telles conditions, bien que le poids soit réduit au minimum, bien qu’on se contente strictement de sauver le personnel, on est conduit à adapter des surfaces de parachute considérables, difficiles à développer, encombrantes ; et l’on obtient une descente lente, instable, avec une grande dérive dans le vent.

Nous allons voir, une fois de plus, ce que peut faire la vitesse en aéronautique. Supposons que l’on puisse quadrupler la vitesse du parachute : sa surface devient, toutes choses égales d’ailleurs, seize fois plus petite ; il suffit d’un grand parapluie pour descendre un homme ! Le parachute peut rester constamment ouvert[1], affecter une forme rigide et les chances de non développement sont annihilées. Un déclic, de fonctionnement très sûr, le libère du ballon en temps voulu et il descend avec une grande stabilité, du fait de sa vitesse ; la dérive dans le vent est très faible, il évite rapidement le ballon ce qui est intéressant en cas d’incendie ; il tombe toujours près du poste d’amarrage du Drachen, il ne descend jamais le pilote chez l’ennemi ; enfin sa vitesse passe progressivement de 0 à la vitesse de régime sans qu’existe cette période angoissante dans laquelle le parachute, ne s’étant

  1. On peut aussi admettre un système de disques, de faible diamètre, qui, dans la position de repos, sont empilés les uns sur les autres et qui, en se développant, réalisent un frein aéro-dynamique avec surfaces en série peu influencées les unes par les autres, à cause de la vitesse. Ce parachute composé serait au parachute simple ce que le train de cerfs-volants Saconney est au cerf-volant ordinaire.