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Ses bras se balançaient dans le rythme de ses jambes, et il marchait d’une allure que soutenait le désir d’atteindre au village suivant de la route, à la nuit.

L’homme marchait sur la route.

De chaque côté de lui, c’étaient deux paysages qui tournaient lentement sur eux-mêmes, comme sur un pivot ; c’étaient au loin, des arbres et des buissons qui se déplaçaient.

Les poteaux du télégraphe qui flanquaient son chemin, et qui l’indiquaient, là-bas, comme une rampe, venaient à lui en de grandes et lentes enjambées, et ils s’additionnaient en une solution énorme et lointaine qui ajoutait à la fatigue qu’il commençait de ressentir.

Au bout de plusieurs heures d’une marche ainsi soutenue, il vint la fin de l’après-midi par où la nuit entrait, il vint aussi, sur le bord de la route, quelques hameaux qui annonçaient la fin du voyage.

L’homme atteignit enfin le sommet d’une côte, et le village lui apparut.

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