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RAOUL

— J’peux pas en toute sortir d’icitte, i’ va m’voir, pis ça va être pareil !…

MARIE, étranglée.

— Cache-toué, i’ rentre…

(Elle indique la porte de la chambre)
MARIE

— Doux Jésus ! me v’là dans de beaux draps, à c’t’heure !


Scène II


ERNEST MARIE.

Ernest, un charpentier, ses outils roulés dans une toile de baptiste en font foi, entre en scène par la porte du fond, de reculons, balançant, à bout de bras son chapeau de paille pour l’égoutter.

MARIE, assise très calme.

— Quiens ! c’est toué ?… déjà ?…

ERNEST

— C’t’affaire ! Mais tu vois donc pas qu’i mouille ?

MARIE

— Ben, c’est pourtant vrai…

ERNEST, après avoir embrassé Marie.

— Le Charpentier, sa mère, c’est comme ça. Quand i’ mouille i’ travaille pas.

(Il pose ses outils et continue à secouer son chapeau.)
MARIE

— C’est à croire que t’as pris c’te métier-là rien que pour ça ?