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plupart des communes, les parents ont une aversion prononcée pour les innovations qui peuvent améliorer l’enseignement. J’en pourrais citer plusieurs où les instituteurs ont eu une peine infinie à introduire la grammaire française dans le programme des études. J’ai indiqué à chaque instituteur le moyen de faire ces innovations sans froisser personne, pas même les curés qui ne contrarient pas les maîtres, peut-être parce qu’ils suivent l’ancienne routine ; mais qui pourraient bien ne pas voir d’un bon œil la moindre innovation, même celle de la suppression de l’épellation dans l’enseignement de la lecture.

Côte-d’Or ; arr. de Beaune. — La grammaire est entièrement abandonnée dans la plupart des écoles : 1° parce que les instituteurs eux-mêmes ne la savent pas ; 2° parce que les parents, ou la trouvent inutile ou ne veulent pas faire la dépense d’un livre ; 3° parce que la lecture, l’écriture et les éléments du calcul suffisent, et de reste, pour absorber tout le temps des instituteurs qui emploient la méthode individuelle.

Jura ; arr. de Lons-le-Saulnier. — L’étude de la grammaire est généralement trop négligée ; beaucoup de parents ne veulent pas faire, sous ce rapport, aucune dépense. Ils vous disent avec un sang-froid imperturbable : « Nos pères ont bien vécu sans cela ; nous vivons bien sans cela, et nos enfants pourront faire de même. »

Marne ; arr. d’Épernay, cant. de Fère-Champenoise. Au reste, telle est la force de l’habitude dans ces communes, que celui qui proposerait aux parents des méthodes plus parfaites, et un enseignement plus complet, serait mal accueilli.

L’enseignement de la grammaire, par exemple, et par conséquent de l’orthographe est impossible à des enfants dont les parents refuseraient nettement d’y donner la main. « Il faut, disent ils, faire comme on a fait pour eux, et rien au-delà. » Toute espèce de nouveauté les révolte, et, si le maître insiste, il s’expose à une foule de désagréments ; et les parents chargent en quelque sorte leurs enfants de venger leur ridicule amour-propre.

Nord ; arr. et cant. d’Avesnes (nord). Les cours de grammaire et d’orthographe sont presque des exceptions, tant le nombre des élèves qui les suivent est restreint (3 ou 4 sur 40).

Ardennes ; arr. de Vouziers, cant. de Vouziers. — Il n’y a, dans ce canton, qu’un très-petit nombre d’écoles où on enseigne un peu de grammaire française et d’orthographe.

Aube ; arr. de Troyes. — L’orthographe et la grammaire sont nulles.

Aube ; arr. de Troyes. — L’orthographe et la grammaire sont encore