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clinations de la nature, sont persuadés que l’élève ne doit commencer à manier la plume que lorsqu’il sait déjà lire couramment.

Haute-Marne ; arr. de Chaumont, cant. d’Arc et de Château-Villain. — L’état de l’enseignement est peu satisfaisant dans les cantons d’Arc et de Château-Villain, ainsi que dans les autres cantons que j’ai inspectés. On lit assez bien dans toutes les écoles ; mais la lecture absorbe exclusivement un temps incroyable. On écrit médiocrement bien, parce que les pères et les mères s’opposant à ce qu’on fasse écrire les enfants avant qu’ils sachent lire, il en résulte qu’ils sortent souvent des écoles sans savoir écrire couramment. On calcule dans toutes les écoles, mais absolument de routine et sans principes ; il n’est pas rare de rencontrer, dans les écoles, des élèves qu’on a exercés sur les règles de trois, etc., etc., qui ne savent pas même lire ou écrire un nombre : on ne leur fait pas même apprendre les tables d’addition, etc., etc.

Aude ; arr. de Limoux, cant. de St-Hilaire. — Point d’arithmétique.

Aveyron ; arr. de Milhau. — Pas de calcul.

Lozère ; arr. de Mende. — On observe, sur tout l’arrondissement, que l’instruction primaire y est, en général, déplorable. On n’y enseigne que la lecture, l’écriture, et peu ou point de calcul.

Haut-Rhin ; arr. d’Altkirch, cant. de Landser, d’Huningue, de Mulhausen. — L’enseignement, dans les quatre cantons que j’ai visités, est loin de répondre à ce qu’on aurait droit d’en exiger. Dans la plupart des écoles, les élèves, après une fréquentation de six à sept années, ne lisent le français que très-péniblement ; et, même en allemand, ils ne vont pas plus loin que la lecture et l’écriture. Quant à ce qu’ils apprennent du calcul, ce n’est pas la peine d’en parler.

Alpes (Hautes) ; arr. de Briançon, cant. de Monêtier. — Les maîtres sont encore dans l’usage de dicter ou de faire copier de vieux cahiers de chiffres, au lieu de suivre un bon auteur, ce qui est fort préjudiciable aux progrès.

Ardennes ; arr. de Réthel. — Un traité d’arithmétique, simple, clair, très-élémentaire (l’arithmétique des écoles primaires de Bergery par exemple), est d’autant plus nécessaire, que la plupart des maîtres donnent de vive voix seulement des leçons d’arithmétique. Tous n’ont pas le talent de le faire avec clarté, avec méthode, et il arrive souvent que de ces leçons il ne reste rien aux élèves.