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leurs enfants des livres uniformes, ce qui met les maîtres dans l’impossibilité d’établir l’enseignement simultané.

Marne ; arr. d’Épernay, cant. de Sézanne. — Dans les communes du dernier ordre, comme le sont presque toutes les communes rurales, il est très-rare que les livres de lecture principalement soient uniformes ; les parents, pour s’épargner une légère dépense, donnent à leurs enfants un livre tel quel, qu’ils trouvent dans leur maison, et qui est quelquefois immoral ou irréligieux.

Nord ; arr. de Valenciennes, cant. de Bouchain. — Il n’y a qu’un petit nombre d’élèves qui aient des livres uniformes, et le plus souvent les indigents n’en ont pas du tout. J’ai visité l’école des pauvres à Bouchain, et j’ai remarqué que le livre du maître servait à plus de vingt enfants, et que ceux-ci n’avaient, pour écrire, que trois mauvaises ardoises. À Marquette, l’instituteur Tison m’a montré des lambeaux de listes électorales qu’il conservait soigneusement, me disant qu’il n’avait pas d’autres cahiers d’écriture à procurer aux indigents.

Haute-Saône, arr. de Lure, cant. de Champagney et de Melisey. — Le défaut de livres classiques uniformes et convenables empêche les instituteurs de faire usage de la méthode simultanée et les réduit à employer la méthode individuelle, à laquelle tiennent beaucoup les ignorants habitants de la campagne.

Yonne, arr. de Tonnerre. — ...... Le second obstacle, c’est la difficulté d’obtenir des parents des livres uniformes ; pour la vaincre, je ne vois point de moyen plus efficace que de comprendre dans le mobilier d’école, une bibliothèque d’école dont la commune ferait les frais et qui s’entretiendrait et se réparerait par les élèves à l’aide d’une modique rétribution imposée à tout élève non gratuit.

Aube ; arr. de Bar-sur-Aube, cant. de Vandeuvres. — Dans beaucoup de localités, les enfants ne peuvent obtenir de leurs parents les livres désignés par le comité. Il y a donc une immense perte de temps pour les élèves, une immense fatigue pour le maître, et des résultats fort peu satisfaisants. Les petits enfants, particulièrement, passent chaque jour six heures à l’école, ayant dans les mains un livre dont ils ne font aucun usage ; après les leçons du matin et du soir, comprenant dix minutes au plus, ces enfants ne font plus autre chose que d’être assis sur le banc où ils bâillent, s’ennuyent et troublent l’ordre.

Aube ; arr. de Troyes, cant. de Piney et de Lusigny. — De cette pauvreté naît un autre contre-temps, c’est la difficulté qu’éprouvent les instituteurs à faire prendre aux élèves des livres uniformes ; la plupart des parents se refusent à ces sortes de dépenses.

Aude ; arr. de Narbonne ; cant. de Sigean. — Au reste, dans