Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/349

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Orne ; arr. d’Argentan, cant. de Gacé. — Il a été fait des observations, sur la réunion des deux sexes, à plusieurs instituteurs et maires ; ils ont répondu que cet usage existait depuis long-temps, et que jamais on ne s’était aperçu d’aucun inconvénient relatif à cette réunion ; que, généralement, on préférait confier ses filles à un instituteur qu’à des institutrices qui, pour l’ordinaire, selon eux, ont toujours des connaissances inférieures à celles des instituteurs.

Orne ; arr. de Mortagne, cant. de Longny. — Dans ce canton, comme dans l’arrondissement de Mortagne, en général, les enfants des deux sexes sont réunis dans les écoles, aux mêmes heures, et sans séparation bien distincte. Plusieurs des instituteurs sont célibataires. Cet état de choses paraîtrait, au premier aspect, devoir être sujet à des inconvénients graves. Cependant MM. les curés, qui ont été consultés à cet égard, n’en ont signalé nulle part. Tant il y a encore de simplicité de mœurs dans ce pays !

Vendée ; arr. de Bourbon-Vendée. — Il faut remarquer de plus qu’à la campagne, les enfants des deux sexes vivent habituellement ensemble dans les champs, vont ensemble à l’école, en reviennent ensemble, lors même qu’il y a des écoles séparées pour les deux sexes, et que ce n’est pas dans les écoles, sous les yeux du maître, qu’il y a quelque chose à craindre.

Somme ; arr. d’Abbeville, cant. de Nouvion. — Il serait important de séparer, au moins par une cloison ou balustre, les enfants des deux sexes, car, dans plusieurs écoles, des filles de quinze et seize ans se trouvent mêlées à des garçons du même âge.

Maine-et-Loire ; arr. de Saumur. — Très-peu d’écoles, communes aux deux sexes, permettent la séparation distincte des garçons d’avec les filles.

Moselle ; arr. de Metz, cant. de Vigy. — On ne peut, qu’avec de grandes précautions, chercher à obtenir des écoles de filles séparées de celles des garçons. Il est des localités où le grand nombre des enfants exige cette division ; mais alors les filles y perdent ordinairement, étant confiées à des femmes, et presque partout à des sœurs qui, à la science de la religion près, ne leur apprennent pas grand’chose ; tandis que, réunies aux garçons, elles reçoivent le même enseignement. Mais si surtout cette division a lieu dans des communes où il y a peu d’enfants, et qui ont peu de moyens, la place de l’instituteur devenant minime pour les émoluments, ne pourra être recherchée par des sujets mar-