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Haute-Loire ; arr. de Le Puy et d’Issengeaux, cant. de Saint-Julien-le-Chapteuil. — Aussi voit-on dans les églises un livre entre les mains des filles, et un chapelet pendu au poignet des garçons.

Basses-Pyrénées ; arr. de Pau, cant. de Clarac. — Les communes, situées dans une plaine fertile, sur deux lignes parallèles, le plus grand nombre, le long de la grande route, se touchent et présentent une population agglomérée. Presque toutes sont riches ou aisées et possèdent une maison commune et une école particulière de filles.

Cantal ; arr. de Saint-Flour. — Dans presque tous les villages, de pieuses filles, fort ignorantes, la plupart sans brevet, sans autorisation, réunissent dans leurs pitoyables écoles, les enfants des deux sexes.

Haute-Marne ; arr. de Chaumont, cant. de Vignory. — J’ai trouvé dans ce canton un plus grand nombre d’écoles de filles que dans celui de Suzennecourt. Partout les desservants cherchent à propager ces écoles, auxquelles ils donnent la direction qu’ils jugent à propos ; et quand une commune refuse de salarier les sœurs qui les dirigent, les desservants eux-mêmes en font les frais. Jusque-là c’est bien, car je pense que l’éducation des filles ne doit pas être la même que celle des enfants de l’autre sexe ; mais, malheureusement, ces écoles de filles sont, pour la plupart, confiées à des mains peu propres à bien instruire les enfants qui les fréquentent, et, d’après le rapport des autorités locales, l’instruction primaire y est en général faible, et offrant peu de succès. Ces sœurs appartiennent ou à la congrégation de Portieux dans les Vosges, ou à celle de la Providence de Langres.

Vosges ; arr. de Mirecourt. — Ensuite les écoles de filles, partout où les deux sexes sont séparés, offrent ce qu’il y a de mieux institué en fait d’instruction. Dans ces écoles, tenues, presque toutes, par des sœurs de la Providence, ces jeunes enfants, jusqu’à l’âge de sept ans environ, sont exercées presque exclusivement sur la lecture ; mais, passé cet âge et surtout en été, on les exerce pendant la plus grande partie du jour à faire de la dentelle, genre d’industrie dominant dans l’arrondissement de Mirecourt. L’instruction, pendant cette saison, n’est pas poussée avec vigueur. L’hiver, c’est l’opposé ; les exercices de la dentelle languissent, et les études se fortifient.