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Haute-Saône ; arr. de Gray, cant. de Gy. — Les conférences des instituteurs du canton, pouvant peut-être donner lieu à des repas, l’inspecteur a conseillé à ces messieurs de fixer, par un dernier article du règlement qu’ils ont rédigé en commun, et de consacrer irrévocablement et à perpétuité le nombre et l’espèce de plats, afin de donner aussi l’exemple de la frugalité.

Saône-et-Loire ; arr. de Louhans, cant. de Montpont. — Les instituteurs du canton de Montpont se réunissent en conférences à Louhans. Ces conférences, si elles sont bien dirigées, peuvent produire un grand bien, en répandant de plus en plus les connaissances primaires et les bonnes méthodes. Mais, comme toutes les choses utiles, elles dégénéreraient en abus, si elles se détournaient du but primitif. Par exemple, il pourrait arriver que l’esprit de discussion entraînât les instituteurs dans des questions qui ne sont pas de leur domaine. Aussi, plusieurs personnes éclairées ont émis devant moi le vœu que, dans les conférences, les instituteurs ne fussent pas abandonnés à eux-mêmes, mais qu’ils fussent réunis sous la surveillance, d’une personne influente qui sût les ramener au but de leur réunion, s’ils s’en écartaient. Quand les comités supérieurs seront formés, un membre de ces comités pourrait être chargé de présider à ces conférences et d’en régler les procès-verbaux : de cette manière, on serait sûr que tout se passerait dans l’ordre, et que les instituteurs des communes rurales, en rentrant dans leur domicile, ne remporteraient que le fruit de bonnes leçons et de bons principes.

Jura ; arr. de Saint-Claude, cant. de Moirans. — Les instituteurs, trop vains d’un brevet qu’ils ont obtenu à la suite d’études mal faites, et tout-à-fait superficielles, passent des années presque entières, sans ouvrir un livre, sans écrire une ligne ; il n’est donc pas étonnant qu’ils deviennent, en peu de temps, incapables d’enseigner les choses les plus simples. Aujourd’hui, plus des trois quarts sont hors d’état de remplir convenablement leur état. Leur ignorance est telle que beaucoup ne savaient pas ce que c’était qu’une addition, une multiplication.

Meurthe ; arr. de Lunéville. — La conduite morale des instituteurs est, en masse, digne d’éloges. Une remarque pénible, c’est que, sous le rapport de leur instruction personnelle, ils sont tous d’une négligence extrême. Ils ne travaillent plus aucunement à leur instruction dès qu’une fois ils sont placés ; en sorte que, tel qui était bon lorsqu’il obtint son brevet, n’est plus qu’un ignorant au bout de six ans.

Meurthe ; arr. de Nancy. — J’ai remarqué que des instituteurs très-capables au moment des examens, étaient maintenant d’une faiblesse extrême. Cette remarque fait sentir la nécessité des conférences.