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Basses-Alpes ; arr. de Digne, cant. de Digne. — Sur vingt-deux communes dont se compose le canton de Digne, huit n’ont point d’écoles ; ce sont celles d’Ainal, d’Auribeau, du Chaffaut, de la Gréneuse, de Lambert, de Melun, de la Pérusse et de la Robine : ces communes ont jusqu’ici été ordinairement privées d’écoles, n’ayant qu’une population trop faible pour entretenir elles-mêmes un instituteur ; et si elles ont eu transitoirement de ces instituteurs qui courent de commune en commune, dans les trois mois de gros hiver, ne pouvant alors exercer aucun autre genre d’industrie, et se donnant au plus offrant, leur passage n’a été marqué d’aucun bon résultat. Pour établir dans ces communes d’autres bonnes écoles qui restassent ouvertes toute l’année, il faudrait, je crois, porter le traitement fixe à 500 francs, attendu que le traitement éventuel y sera souvent nul ou presque nul.

Aveyron ; arr. de Millau, cant. de Vezins. — On voit dans nos campagnes des instituteurs vrais nomades ; après quelques mois de séjour, pendant l’hiver, ils vont passer la belle saison dans d’autres climats.

Jura, arr. de Lons-le-Saulnier, cant. de Saint-Julien. — La plupart des instituteurs de ce canton, sont des instituteurs ambulants, qui regagnent leurs montagnes aussitôt que le printemps a succédé à l’hiver.

J’ai acquis la certitude que, pendant l’hiver, beaucoup d’instituteurs ambulants et sans brevet viennent exploiter les campagnes.

Moselle ; arr. de Sarreguemines, cant. de Wolmunster. — Le recteur fait observer que les enfants des deux communes (Nousviller et Dollenbach) désignées ci-dessus, comme manquant d’écoles, ne sont pas privés d’instruction. Ces communes prennent, pour l’hiver, des maîtres ambulants.

Orne ; cant. d’Alençon (ouest). — À Mieuxcé, il y a un instituteur ambulant que l’inspecteur n’a pu voir, et que le maire et le curé disent très-capable.

Basses-Pyrénées ; arr. de Pau. — Les honoraires des instituteurs sont généralement au-dessous du traitement fixe que la loi leur assigne. Plusieurs communes même ne les louent, c’est le terme du pays, que pour une partie de l’année, et alors, il faut nécessairement qu’ils aient une autre industrie.

Hautes-Pyrénées ; arr. de Bagnères, cant. de Lannemezan. — Je dois signaler un abus qui s’est glissé dans plusieurs communes. Les habitants, dont le plus grand nombre envoient leurs enfants à la garde des bestiaux pendant une partie de l’année, s’imaginent qu’il leur est permis de faire un accord, pour le temps de l’hiver, avec un instituteur quel qu’il soit, qui leur convient (breveté ou non), et aux