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Jura ; arr. de Lons-le-Saulnier. — Les élèves qui n’apprennent qu’à lire ne paient pas autant que ceux qui apprennent à calculer et à écrire. Que résulte-t-il de là ? Que les parents, pour faire la misérable économie de quelques centimes par mois, différent le plus long-temps qu’ils peuvent le moment où leurs enfants apprendront à calculer et à écrire. Aussi, dans les cantons que j’ai déjà inspectés, et surtout dans celui de Clairvaux, où règne une plus grande ignorance, les enfants savent à peine signer leur nom lorsqu’ils quittent pour toujours les écoles. J’ai acquis la certitude que dans le canton de Selhières et de Voiteur, comme dans tous ceux que j’ai parcourus, beaucoup d’instituteurs avaient consenti à ne toucher qu’une partie du traitement de 200 fr. porté aux budgets des communes ; les maires les menacent de les remplacer, s’ils ne souscrivent aux conditions qu’ils leur imposent.

Jura ; arr. de Poligny, cant. de Poligny. — L’inspecteur a découvert, dans beaucoup de communes, l’intention de ne pas agir franchement, mais de retenir aux instituteurs une partie des 200 fr., tout en les portant sur le budget.

Hautes-Pyrénées ; arr. de Tarbes, cant. de Tarbes (nord). — Dans les communes les plus aisées, on fait des difficultés pour assurer à l’instituteur communal le traitement de 200 fr. voulu par la loi. Il est probable qu’on diminuera celui qu’il reçoit comme secrétaire, ou qu’on réduira presque à rien la rétribution mensuelle. Il est à craindre que le sort de bien des instituteurs communaux n’éprouve aucune amélioration (Voy. aussi 229 et 231).

Basses-Alpes ; arr. de Digne, cant. de Seyne. — La commune d… ne croit pas assez de force au gouvernement pour lui faire exécuter la loi. Elle veut vivre et se gouverner, quant à ce, comme elle l’entend.

Haute-Vienne ; arr. de Bellac, cant. de Magnac-Laval. — Deux communes, celle de S........ et celle de S............, n’ont point voté les centimes additionnels pour l’instituteur, se fondant sur ce que, quiconque n’a pas de quoi payer la rétribution mensuelle, ne doit pas prétendre à l’instruction.

Seine-et-Oise ; arr. de Pantoise, cant. de Marines. — Cormeilles-en-Vexin. Le conseil municipal, en accordant 200 francs de traitement, impose à l’instituteur cinquante élèves gratuits.