part, à former ce traitement, se prétendent quittes envers l’instituteur, au moyen du traitement fixe en argent. Malgré les circulaires claires et précises de M. le préfet, qui leur fait entendre que cette somme de 200 fr. ne forme que le traitement de l’instituteur, et non celui du chantre, et qui les engage à continuer, au moins en partie, le mariage comme une indemnité due au chantre, la plupart n’ont, jusqu’à présent, rien décidé ; et il est à craindre que le mariage ne soit refusé presque partout, et que l’instituteur ne soit borné à 200 fr. pour tenir l’école et faire le service de chantre. Cependant, dans le plus grand nombre des communes, la rétribution mensuelle et le faible casuel de l’église, réunis au traitement fixe, ne dépassent pas 500 ou 400 fr.
Bouches-du-Rhône ; arr. d’Aix. — Les conseils municipaux, en allouant les fonds exigés par la loi, ont tellement diminué la rétribution des élèves, ont imposé aux instituteurs un si grand nombre d’indigents, qu’un instituteur se ruinerait en acceptant les 200 fr. de la commune qui aura ainsi trouvé le moyen d’éluder la loi.
Drôme ; arr. de Nyons. — Je renouvelle ici mon observation sur la fixation de la rétribution mensuelle. Les conseils municipaux interprètent mal la loi, et loin d’améliorer le sort de l’instituteur, ils l’aggravent. À Condorces, par exemple, l’instituteur se faisait précédemment un revenu de 600 fr. ; maintenant, le conseil, en lui accordant les 200 fr., veut qu’il prenne tous les enfants qui se présenteront, moyennant un traitement annuel de 250 fr. ; ainsi, il perd 150 fr., et gagne trente élèves. À Sainte-Jalle, on a osé décider qu’on donnerait à l’instituteur 100 fr. en sus des 200 fr. accordés par la loi, et que tous les élèves seraient gratuits.
Gers ; arr. de Condom, cant. de Condom. — Le conseil municipal de Berault a voté les 200 fr., mais a fixé la rétribution mensuelle des élèves à 50 cent. Ainsi encore le conseil municipal de Larroumien a voté les 200 fr., à la charge, par le maître, d’instruire 25 élèves gratuits. À notre avis, imposer un si grand nombre d’élèves dans une commune de neuf cents à mille habitants, c’est, d’avance, charger l’instituteur d’un poids par trop pesant, c’est lui ôter d’un côté ce que lui accorde de l’autre le bienfait de la loi.
Gironde ; arr. de Lesparre, cant. de Lesparre. — Il sera difficile de vaincre la mauvaise volonté des conseils municipaux. Beaucoup d’instituteurs ont déjà transigé avec eux ; car, s’ils eussent insisté pour l’entière exécution de la loi, ils auraient compromis leurs intérêts et perdu la confiance qu’en certaines localités le maire retire ou donne à volonté. Dans quelques communes, le sort de l’instituteur sera bien malheureux, malgré l’allocation : à P***, par exemple, le maire veut imposer à l’école communale cent élèves gratuits. Ceux-ci excluront nécessairement les élèves payants, et l’instituteur se trouvera réduit aux 500 fr. que lui alloue la commune.