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d’être aidés par leurs enfants, même les plus jeunes, de dix heures à une heure ; et comme les parents ne manqueraient pas de dire qu’ils ne doivent pas payer trois heures de leçons autant que six, l’autorité locale serait invitée à établir un prix d’été. Les choses ainsi arrangées, on ne devrait trouver d’opposition, ni chez les parents, ni chez les enfants ; mais les pauvres instituteurs, beaucoup d’entre eux, au moins, souffriraient d’une pareille combinaison.

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Bas-Rhin ; arr. de Schélestadt, cant. de Villé. — Je crois devoir signaler à l’autorité une mesure que le maire de Saint-Martin vient de prendre, pour faire fréquenter l’école de sa commune pendant l’été, par tous les enfants de la commune. Il a fait voter à son instituteur une subvention de 200 fr., pour l’été de l’année prochaine, sous condition de recevoir gratis tous les enfants qui se présenteront. Cet exemple mériterait d’être suivi dans d’autres localités.

Charente ; arr. de Ruffec, cant. de Villefagnan. — C’est dans l’école de Gauthier (Souvigné), que j’ai trouvé, pour la première fois, un usage infiniment précieux pour l’instruction primaire dans les campagnes ; au lieu de payer 1 fr. 50 cent, ou 2 fr. par mois, les parents peuvent s’abonner à 12 fr. pour toute l’année. Le nombre des élèves qu’il conserve en été, celui que l’on peut voir également à la colonne des instituteurs de Mont-Jean, Lachivrerie, Bernac, Villiers-le-Roux, prouvent l’excellence de cette coutume.

Jura ; arr. de Lons-le-Saulnier. — Dans la moitié des communes de ce canton, et dans les trois quarts des communes du canton de Clairvaux, les élèves ne fréquentent l’école que quatre mois par année ; parce que, dans la belle saison, les travaux agricoles et la garde des troupeaux les réclament. L’insouciance des parents, leur indifférence, malheureusement trop grande et trop commune en matière d’instruction, la crainte de payer trop long-temps des mois de classe, contribuent aussi pour beaucoup à entretenir ce funeste état de choses. On remédierait à l’inconvénient que je viens de signaler, on parviendrait à détruire en grande partie l’indifférence des parents, si, au lieu de les assujettir à une rétribution mensuelle, on leur imposait une rétribution annuelle, payable également par douzième entre les mains du percepteur, et au bénéfice de l’instituteur. S’il en était ainsi, les parents, qui