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cien prendrait l’habitude de parler français, et un lien de plus se joindrait à tous ceux qui unissent à la France une de ses plus belles provinces.

Bas-Rhin ; arr. et cant. de Strasbourg. — La plupart des écoles primaires de la ville de Strasbourg sont dans un état très-florissant. Toutes les parties de l’enseignement y sont bien cultivées. Les deux langues du pays y sont enseignées avec le même soin aujourd’hui, ce qui n’avait pas lieu, il y a quelques années ; la langue française n’était alors qu’un objet secondaire, dans les écoles primaires. Dans les meilleures écoles de la ville de Strasbourg, les enfants de treize à quatorze ans parlent avec assez de facilité les deux langues, et ils traduisent de vive voix l’une dans l’autre avec aisance et promptitude. Il résulte de là que la langue française sera généralement beaucoup plus répandue à Strasbourg dans quelques années.

L’école gratuite pour les pauvres entretenue par la société pour l’extinction de la mendicité à Strasbourg, et à laquelle la ville fournit une forte subvention est une excellente institution. Cette école, jointe aux salles d’asile, où les plus jeunes enfants reçoivent les premiers éléments de l’instruction primaire, est fréquentée par plus de deux mille enfants, tous de familles pauvres ou peu aisées, et dont la plupart n’allaient à aucune école avant l’établissement de celle où ils sont reçus aujourd’hui. Cette école est parfaitement tenue sous tous les rapports ; elle aura une influence très-salutaire sur les mœurs de la classe inférieure qu’elle initie d’ailleurs à la connaissance de la langue française.

Bas-Rhin ; arr. de Strasbourg. — Tout étant encore à créer dans cette partie de l’enseignement, elle a besoin, plus que toute autre, de recevoir une forte impulsion. Le mouvement à lui imprimer serait d’autant mieux senti qu’il viendrait de partout, et de plus haut. Ainsi, une circulaire du Ministre aux comités, des préfets aux maires, des évêques aux curés, des présidents des divers consistoires aux pasteurs, pour recommander cette instruction, produirait un grand effet. Les plus récalcitrants n’oseraient plus résister, et les plus aveugles comprendraient enfin la nécessité d’une étude à laquelle on attacherait une si grande importance.

Bas-Rhin ; arr. de Strasbourg, cant. de Brumath. — La langue française devrait être enseignée dans toutes les écoles et à tous les élèves. On devrait y mettre les enfants dès qu’ils savent lire l’allemand avec lequel elle marcherait de front et partagerait les heures de classe ; l’après-midi, par exemple, pourrait lui être exclusivement consacrée.

Enseigner le français n’est pas apprendre à le lire et à l’écrire seulement, mais à le comprendre et à le parler. Il faut donc que l’exercice de la traduction commence avec l’alphabet et que la signification de chaque mot soit donnée à l’enfant. Une suite de livres élémentaires dans les deux langues, depuis des tableaux de lecture jusqu’à de petits traités d’arithmétique, d’histoire et de géographie, devrait être composée à