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tournées, les inspecteurs, d’inviter les communes à se choisir, sur les lieux mêmes, des sujets qu’on enverrait à l’école normale du département, et qui, à leur sortie, devraient venir enseigner chez eux. Par cette précaution, les minces appointements de l’instituteur, en se joignant à une petite fortune en biens fonds, donneraient quelque aisance à un homme qui ne peut avoir de cœur à l’ouvrage qu’autant qu’il n’est pas journellement aux prises avec le besoin, et qui ne saurait se faire considérer s’il se présente habituellement sous les haillons de la misère.

Vosges ; arr. de Remiremont. — Presque toutes les écoles de l’arrondissement de Remiremont possèdent des terrains considérables, dont une grande partie en parcours ; le reste, défriché depuis long-temps, est dans un état de culture en plein rapport. Si le droit de parcours était assujetti à une rétribution modérée pour chaque pièce de bétail, si les terres en culture étaient affermées seulement à la moitié de leur valeur réelle, les sommes qui en proviendraient, suffiraient abondamment à tous les autres besoins communaux et aux améliorations réclamées pour l’instruction primaire. Mais les troupeaux considérables qui couvrent les pâturages communaux, les engrais pour faire valoir les terres labourables ne se trouvent que chez les propriétaires aisés qui, profitant ainsi gratuitement et presque exclusivement des ressources de la commune, ont intérêt à maintenir l’abus ; et c’est de cette classe, la plus favorisée et la moins nombreuse, que sont formés, en grande majorité, les conseils municipaux de nos campagnes. Pour créer à celles-ci des revenus abondants, il suffirait d’en ouvrir les sources existantes par une réforme dans l’administration municipale. Cela mériterait peut-être l’attention du gouvernement et de la législature.

Seine-Inférieure ; arr. de Dieppe, cant. de Longueville. — On peut dire que les familles nombreuses de quatre ou cinq enfants, pour des gens qui n’ont, la plupart du temps, que leurs places, est encore un des maux que l’Université devrait tâcher de faire disparaître ; et qu’elle pourrait détruire au moins chez les instituteurs qui recevront dorénavant une subvention de la commune. Un simple règlement, analogue à celui qui défend aux militaires de se marier, si leur future n’a pas une fortune déterminée, suffirait peut-être avec quelques modifications pour mettre un obstacle à la misère qui menace et menacera toujours ces hommes peu instruits, peu habitués à calculer l’avenir et trop portés à céder à la passion du moment.

Charente-Inférieure ; arr. de Saint-Jean-d’Angély, cant. de Malta. — Un genre d’exercice que je n’ai vu usité que dans une école (chez le Sieur Baudry, à Saint-Loup), et que j’ai particulièrement