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Il est à craindre que la rétribution des parents soit peu de chose pour l’instituteur, à cause du grand nombre d’indigents qu’il aura dans son école ; il s’élèvera à soixante-quatorze.

163. Voy. 161 Hérault et Saône-et-Loire.
164. Voy. 161 Hérault.

Côte d’Or ; — Il se trouve, dans presque toutes les communes rurales, des cultivateurs qui demeurent tellement éloignés du village où se tient l’école, que dans l’intérêt de la santé de leurs enfants, ils ne les y envoient pas lorsque le temps ou les chemins sont trop mauvais. D’après les conversations que j’ai eues avec plusieurs d’entre eux, j’ai reconnu qu’il y aurait un moyen très-simple de procurer à ces enfants la facilité de s’instruire, autant qu’il est possible ; ce serait d’autoriser tous les instituteurs ruraux à recevoir chez eux des pensionnaires pendant l’hiver au moins. Mais voici comment il faut considérer ce genre de pensionnaires. Ce sont des enfants dont les parents sont trop pauvres pour qu’ils puissent être envoyés dans des colléges ou toute autre maison d’éducation, mais qui pourraient cependant prendre avec l’instituteur tels arrangements, pour que leurs enfants pussent recevoir, pendant tout l’hiver, au moins, des leçons suivies. J’ai visité, à cet effet, les habitations de plusieurs instituteurs, et j’en ai trouvé quelques-unes assez bien disposées pour remplir ce but. Un puissant moyen de faire fleurir l’enseignement, dans les écoles primaires, serait, à mon avis, l’établissement d’un concours annuel, où seraient admis, sur la désignation de chaque instituteur, les deux meilleurs élèves de chaque école.

Gard ; arr. de Vigan, cant. de Sumène. — Saint-Bresson. Cette commune a été presque constamment privée d’écoles ; et le petit nombre d’instituteurs qui ont tenté de s’y établir, ont bientôt abandonné leur poste. La situation de Saint-Bresson, au milieu de montagnes élevées et entrecoupées de précipices, ne permet que bien difficilement aux enfants du pays d’aller chercher ailleurs le bienfait de l’instruction primaire.

Gard ; arr. de Vigan, cant. de Trêves. — Lannejols et Dourbie : — Ces communes sont situées, l’une et l’autre, au milieu de montagnes âpres et élevées ; elles sont composées d’un très-grand nombre de hameaux distribués par bassins naturels, lesquels, pendant presque tout l’hiver, se trouvent, pour ainsi dire, sans communication les uns avec les autres. Une seule école, établie au chef-lieu de chaque commune, ne pourra suffire en hiver, qui est cependant presque la seule époque de l’année, pendant laquelle les enfants de ces contrées fréquentent l’école. Il faudra que la commune, aidée du département ou du gouvernement,