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Var ; arr. de Toulon. — L’arrondissement de Toulon est, à peu d’exceptions près, entièrement agricole, fertile jusqu’au luxe en beaucoup d’endroits, pauvre dans quelques autres. Mais cette inégalité dans la répartition des richesses ne produit, quant à l’instruction primaire, qu’un même résultat. Dans les villages pauvres, les écoles restent désertes par une raison péremptoire, l’impuissance de payer la contribution. Sur un sol plus riche, l’effet ne change point avec la cause ; par une conséquence de l’extrême division des propriétés dans le département du Var, chaque chef de famille possède une portion de terre à laquelle il attache de bonne heure ses enfants. Ainsi, à Cons, l’instruction des enfants est sacrifiée au besoin d’employer leurs mains au soin de la culture.

Aube ; arr. de Bar-sur-Seine, cant. de Riceys. — Le canton de Riceys est célèbre par ses vins et par conséquent fort riche ; il est cependant curieux de savoir pourquoi les écoles y sont faibles, mal tenues et misérables, et pourquoi les instituteurs y sont mal rétribués. La richesse établit une trop grande distance entre les deux extrêmes de la société : On trouve dans ce canton des maisons très-aisées et des chaumières misérables ; de gros propriétaires et des vignerons. Il en résulte que les gens riches envoient leurs enfants à Troyes ou à Paris et jamais dans les écoles, et que, par conséquent, ils ne prennent aucun intérêt au sort des instituteurs, ou au développement de l’instruction primaire.

Creuse ; arr. d’Aubusson cant. de Bourganeuf. — Presque partout on est prononcé pour l’instruction ; cela tient à ce que le territoire, surtout dans les cantons pauvres, est en presque totalité entre les mains de petits propriétaires et que le labourage y est presque inconnu.

Gironde ; arr. de Bordeaux, cant. de Castelnau. — Listrac, Cupac, Lamarque, Soupans. — Dans ces quatre communes les propriétés sont tout-à-fait divisées ; chaque habitant a sa vigne qu’il cultive lui-même ; cette culture exige des soins habituels, et, par économie, les pères de famille y emploient leurs enfants pour tous les travaux dont ils sont capables. Ces occupations les éloignent fréquemment de l’école.

Loire ; arr. de Roanne, cant. de Charlieu. — Les communes les plus récalcitrantes sont souvent les plus aisées, telles sont, dans le canton de Charlieu, celles de Builly, Changy, Saint-Nizier.

Haute-Marne ; arr. et cant. de Vassy. — J’ai remarqué que les écoles sont moins fréquentées dans les pays riches que dans les pays pauvres ; que l’enseignement y est très-limité et les progrès très-faibles.

Aude ; arr. de Limoux, cant. d’Alaigne. Ce canton est d’une