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mentée, dans plusieurs écoles, par l’usage pernicieux d’échauffer la salle au moyen de chauffoirs ou couvets que les enfants y apportent. De ces couvets s’exhale une si grande quantité de gaz carbonique, surtout dans les temps humides, qu’il n’est pas rare de voir dans une matinée cinq ou six enfants tomber à demi asphyxiés. Toute la classe, à commencer par le maître, se trouve dans un état de stupeur qui ne leur permet pas de faire usage de leurs facultés. Il ne faut pas s’étonner qu’à la fin de l’hiver toute cette partie de la population paraisse sortir du tombeau, pour respirer avidement l’air libre et pur qui ranime la campagne. » (Marne.)

— « Il est un abus que nous avons observé dans les campagnes, c’est l’absence de tous moyens hygiéniques, l’oubli général et constant de renouveler l’air par l’ouverture des croisées ou des ventilateurs. Aussi avons nous appris sans étonnement qu’après quinze jours de présence, la plupart des enfants tombent malades, et quittent l’école. » (Meuse.)

— « La salle d’école est très-mal saine : j’ai reconnu qu’il est dangereux de l’habiter, et l’instituteur m’a déclaré que les enfants sont souvent malades. » (Haute-Marne.)

— « Le local des classes est presque partout mal-sain, mal aéré, mal éclairé. Je suis certain que les trois quarts des maladies des enfants de nos campagnes proviennent de leur séjour dans des classes malpropres et infectes, dans lesquelles l’air est vicié. Plusieurs maires, qui ne les visitent jamais, en ont été frappés ; l’un, celui de B..... s’y est trouvé indisposé. Les maîtres ont la manie de laisser les fenêtres et même les portes fermées. Dans le local de beaucoup de classes se trouvent du bois, des matériaux sous lesquels