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Haute-Garonne ; arr. de Toulouse, cant. de Leguévin. — Le canton de Leguévin offre des résultats plus satisfaisants. Sur dix communes, il y en a cinq pourvues d’écoles, dans lesquelles l’enseignement est, en général, plus élevé. D’où vient cette différence ? Serait-ce parce que ce canton est beaucoup moins riche que celui de Castanet ?

Gironde ; arr. de Bordeaux, cant. de Castelnau. — Les vignes ainsi partagées répandent l’aisance dans les bonnes années ; mais alors on ne fait point de réserve, on se hâte de dépenser en constructions, suivant le goût du pays. Survient une mauvaise année, suivie d’une autre ou de plusieurs ; comme on n’a pas d’autre récolte que celle de la vigne, on se trouve dans la gêne, les écoles en souffrent, les enfants restent sans instruction. La nécessité de payer en argent plutôt qu’en denrées, en vin, par exemple, sera une difficulté en quelques lieux, mais plus particulièrement ici. Dans d’autres communes, comme Margaux, Cantenac, les vignobles appartiennent plutôt à de grands propriétaires, qui les font cultiver par des journaliers ; les enfants y sont moins employés et plus libres pour l’école ; on y remarque plus de régularité.

Hérault ; arr. de Beziers, cant. de Murviel. — En tirant une ligne horizontale qui passerait au-dessus de la commune de Causses, on diviserait le canton de Murviel en deux parties, où l’état de l’instruction primaire forme un contraste frappant ; au-dessus de cette ligne et au nord surtout, c’est-à-dire dans la contrée la plus pauvre et la plus montueuse, on trouve des écoles bien fréquentées et des maîtres capables. Là, il suffira d’assurer aux indigents les bienfaits de la loi du 28 juin dernier, pour attirer dans les écoles les quelques enfants qui n’y vont pas actuellement. Dans les autres communes de ce canton, les écoles sont peu fréquentées, l’instruction primaire très-retardée.

Orne ; arr. de Mortagne, cant. de Bellème. — Le mauvais état de l’instruction primaire paraît tenir au défaut d’aisance de ce pays de forêts, et par suite, à l’indifférence des habitants pour l’instruction.

Pyrénées-Orientales ; arr. de Perpignan, cant. de Prades et de Vinça. — Ce n’est point toujours la force de la population ni l’aisance dont elle jouit, qui donne aux communes des deux cantons souvent dénommés ci-dessus, de même qu’à celles des cantons de Saillagoute, Mont-Louis, Alette et Sournia, le désir de faire germer l’instruction dans le cœur de la jeunesse, puisque nous en avons trouvé de bien peu d’importance, de bien peu fortunées qui mettent au rang de leurs premiers besoins le curé, l’officier de santé et l’instituteur. Ce que nous avons déjà dit relativement à Prades, comparé à Ille et Vinça, dont la fortune territoriale est beaucoup plus grande, en est aussi la preuve. C’est la position topographique de la localité, l’impulsion que lui impriment ses notabilités, qui les tirent de l’indifférence où d’autres languissent.