Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/211

Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

les enfants consacrent à l’étude : trois mois par an, tel est le terme moyen du temps passé dans les écoles ; en sorte que pendant les sept à huit ans, terme moyen à peu près général, qu’ils viennent en classe, il n’y a tout au plus que deux ou trois ans d’étude, séparés par des intervalles de neuf à dix mois, pendant lesquels ils oublient le peu qu’ils avaient appris.

Ain ; arr. de Bourg, cant. de Treffort. — Les enfants ne fréquentent les écoles que trois mois de l’année, et oublient pendant la belle saison ce qu’ils ont appris en hiver.

Ain ; arr. de Bourg, cant. de Montrevel et de Ceyzeriat. — Il est rare que les enfants fréquentent l’école pendant un espace de plus de quatre mois, pendant la mauvaise saison ; ainsi, le peu de progrès qu’ils font, pendant ce court espace, se trouvent paralysés et quelquefois anéantis par le long intervalle qui sépare la sortie de la rentrée.

Ain ; arr. de Nantua. — Des étrangers venaient donner, pendant quatre mois de l’hiver, des leçons de lecture et d’écriture. Aujourd’hui que les communes ont voté le logement et le traitement, elles demandent d’autres instituteurs.

Aisne ; arr. de Vervins, cant. de Vervins. — Bien souvent, un jeune homme qui aura été dans l’école jusqu’à quinze ans, par exemple, saura fort peu de chose, attendu que, ne fréquentant l’école que trois mois de l’année, et souvent une heure par jour, il oublie bientôt le peu qu’il a appris. D’autres fois encore, un enfant est retiré de l’école à dix ou onze ans, et n’y reparaît plus. Ceci est la grande cause du retard de l’instruction dans un grand nombre de localités ; mais tant de familles sont misérables ! mais le jeune âge s’accommode si aisément aux diverses industries que je viens de citer ! mais enfin il faut encore aller si long-temps à l’école pour savoir lire, écrire et un peu calculer !

Alpes-Hautes ; arr. d’Embrun, cant. d’Orcières. — Ce n’est pas sans peine que les bienfaits de l’enseignement primaire pénétreront dans ce canton, où les écoles demeurent ouvertes tout au plus trois mois de l’hiver, parce que les enfants sont occupés le reste de l’année à la garde des troupeaux, et où l’enseignement individuel est le seul connu.

Ardennes ; arr. de Mézières, cant. de Charleville. — Les communes d’Issancourt, d’Évigny, de Neuville et de Thys offrent un triste spectacle sous le rapport de l’instruction. À peine, dans ces communes, les enfants fréquentent-ils l’école trois ou quatre mois de l’année. À Évigny cependant, l’instituteur a réuni devant moi quelques enfants qui ont assez bien répondu aux questions que je leur ai adressées. Mais