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Haute-Vienne ; arr. de Rochechouart, cant. de Saint-Laurent-sur-Gorée. — On lit, dans les registres du conseil municipal de la commune de Cognac, une délibération portant qu’une école primaire y serait inutile, vu le petit nombre d’enfants qui pourraient la fréquenter, et pourtant, un calcul approximatif démontre qu’il se trouve dans cette commune cent vingt-huit enfants de huit à quatorze ans, susceptibles d’apprendre à lire et à écrire. Ce qu’il y a en cela de plus surprenant, c’est que cette délibération est signée par un ex-Garde-des-sceaux de France.

Ain ; arr. de Belley, cant. de l’Huis et de Virieux-le-Grand. — L’inspecteur a été singulièrement étonné de voir sans école V.... L.. G...., chef-lieu de canton, qui compte bon nombre de propriétaires bourgeois très-aisés, uniquement occupés de leurs intérêts matériels. Leur indifférence pour l’instruction est absolue.

Ain ; arr. de Bourg, cant. de P.......... et de B......... — Les membres des conseils municipaux ne montrent pas la même ardeur ; quelques-uns même voient cela de mauvais œil, et gênent très-souvent les opérations de leur maire.

Aisne ; arr. de Château-Thierry, cant. de C..... — Les autorités locales qui, pour la plupart, sont des laboureurs grossiers, n’y portent aucun soin, ni aucune surveillance ; en sorte qu’en en exceptant cinq ou six, le reste de ces malheureuses écoles, est dans un état pitoyable.

Aisne ; arr. de Château-Thierry, cant. de Neuilly-Saint-Prout. — Tout ce que j’y ai vu annonce le peu de surveillance qu’y apporte l’autorité ; je n’ai pas de doute cependant que si ces écoles étaient souvent visitées par des personnes qui auraient caractère à forcer la commune ou l’instituteur à les tenir plus convenablement, cela produirait un très-bon effet ; car, sur l’assurance que j’ai donnée en partant (sans fondement, mais par un bon motif) que je repasserais dans le courant de janvier, j’ai reçu la promesse que je trouverais de l’amélioration dans ces écoles.

Basses-Alpes ; arr. de Forcalquier, cant. de Digne et de Sisteron. — Dans plusieurs endroits l’on a, ce me semble, mal interprété la loi sur l’instruction primaire, en limitant arbitrairement le nombre des élèves indigents qui doivent être admis gratuitement dans les écoles communales, et en abaissant trop le prix de la rétribution des élèves payants. Dans telle commune où le nombre des enfants vraiment indigents est, par exemple, de vingt, on n’en a compris que dix dans la liste des élèves gratuits. D’après l’esprit et la lettre même de la loi, si je ne me trompe,