Page:Lope de Vega - Théâtre traduction Damas-Hinard tome 2.djvu/74

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Albano.

Attends un moment, Célia, écoute au nom du ciel ! Est-ce que Phénice est avec don Juan ?

Célia.

Qu’importe la jalousie du capitaine ? Phénice ne l’a jamais aimé, tandis qu’elle raffole de don Juan.

Albano.

Quoi ! tu dis que don Juan et Phénice se parlaient ! tu les as vus tête à tête ?

Célia.

Certainement je dis que je les ai vus, et vous pouvez les voir vous-même.

Albano.

Que le ciel me protége !

Camilo.

Allons, Albano, il n’y a plus à en douter. Abandonnez une folle pensée. Don Juan n’est pas ni ne peut être la maîtresse que vous cherchez.

Albano.

Vous avez raison. Ce serait une obstination ridicule. Je suis désormais complétement désabusé.

Célia.

Avez-vous à m’ordonner quelque chose, seigneur Albano ?

Albano.

Dieu te garde.

Phénice, du dehors.

Holà, Célia !

Dinarda, de même.

Holà, mes pages !

Célia.

Ma maîtresse m’appelle.

Bernardo.

Et nous, don Juan.

Fabio.

Célia, tu seras à moi aujourd’hui.

Bernardo.

Non, à tous les deux.

Célia.

Quels petits drôles !

Fabio, à Bernardo.

Nous ne nous brouillerons pas pour cela, n’est-il pas vrai ?

Bernardo.

Ma foi non ! Deux moutons peuvent bien brouter en paix dans la même prairie.

Célia, Bernardo et Fabio sortent.