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Dinarda.

Ce n’est rien. Votre pouls ne présente aucune agitation extraordinaire, et le front ne me semble pas avoir plus de chaleur qu’il ne faut.

Bernardo.

Touchez-moi un peu au visage.

Dinarda.

Votre visage non plus ne me paraît pas trop échauffé.

Bernardo.

Ah ! quelle douleur : quelle horrible douleur !

Dinarda.

Où donc ?

Bernardo.

Au cœur. Il tressaille à chaque instant.

Dinarda.

Cet accident est étrange, en vérité.

Bernardo.

La cause ne l’est pas moins. De grâce, au nom du ciel, mettez votre main sur mon cœur !

Dinarda.

Soit ! — mais dites à ce vilain mal de s’apaiser.

Bernardo.

Vous l’excitez, vous, au contraire. Ne sentez-vous pas ces battements qui se succèdent avec force ?

Dinarda.

Je les sens. Mais d’où cela vous est-il donc venu ?

Bernardo.

Quoi ! vous ne le devinez pas ?

Dinarda.

Nullement.

Bernardo.

C’est vous qui…

Dinarda.

Comment ! moi ?

Bernardo.

Oui, vous-même.

Dinarda.

Finissons, s’il vous plaît.

Bernardo.

Doucement, ne vous fâchez pas.

Dinarda.

Oui-dà, je souffrirais que vous me parliez comme si j’étais une femme !


Entre FABIO.
Fabio.

Serais-je utile par ici ?