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Phénice.

Vous devez avoir besoin de pastilles, car les hôtelleries ne sont pas très-propres. Une religieuse de ma connaissance m’en a envoyé hier six douzaines dans cette boîte. Prenez-les.

Lucindo.

Comment pourrai-je vous payer jamais cela ? (Bas, à Tristan.) Nous sommes perdus, Tristan.

Tristan, bas, à Lucindo.

Cette femme vous a mis dans un étrange embarras.

Phénice.

Que puis-je donc vous donner encore ? Je cherche… Ah ! j’y ai ordinairement des bas de Naples.

Lucindo.

Ils sont très-renommés.

Phénice.

Tristan ?

Tristan.

Madame ?

Phénice.

En voici deux paires.

Tristan.

Que Dieu vous garde !

Phénice.

Il y en a aussi pour vous. Tenez, prenez.

Lucindo, bas, à Tristan.

Qu’est ceci, Tristan ?

Tristan, bas, à Lucindo.

Ce sont, ma foi, les richesses des Indes renfermées dans un pupitre d’amour.

Lucindo, de même.

Je suis tout troublé, tout ébahi de ses faveurs.

Phénice, à Lucindo.

Prenez cette bourse.

Lucindo.

Je vous baise les mains. — Mais…

Phénice.

Quoi donc ?

Lucindo.

Il m’a paru, au poids, qu’elle contient de l’argent, et le son qu’elle rend le dit mieux encore.

Phénice.

Vous y trouverez cent écus. Puisque vous n’êtes pas en fonds, s’il vous faut davantage, demandez-le-moi. Quand vous aurez de l’argent de reste, vous me rendrez cette petite somme, si vous voulez.

Lucindo.

En vérité, vous êtes aussi grande que la fille d’Alexandre.