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Inès.

Vous ne craignez donc plus de vous marier ?

Citron.

Nous savons le moyen de mettre la paix en Castille[1].

Inès.

À un drôle de Séville…..

Citron.

À une luronne de Tolède[2]

Ils sortent.



Scène II.

Une rue.


Entrent DON LOUIS et DIONIS.
Don Louis.

Ma foi, l’amour a ses licences.

Dionis.

Vous pourriez l’offenser.

Don Louis.

Ma passion m’entraîne.

Dionis.

Vous risquez de compromettre sa réputation : si l’on vous voyait rôder ainsi dans sa rue, sous son balcon, on croirait tout de suite que vous êtes au mieux avec elle.

Don Louis.

L’amour ne peut passe nourrir de souvenirs et d’idées. Il cherche satisfaction à ses désirs.

Dionis.

Celui qui aime bien songe avant tout aux intérêts de l’objet aimé, et ce n’est pas aimer véritablement que de préférer son plaisir à celui de sa dame.

Don Louis.

L’amour n’est-il pas un désir ?

Dionis.

J’en conviens.

Don Louis.

N’a-t-il pas une fin, un but ?

Dionis.

Oui, mais honnête.

Don Louis.

N’est-ce pas le plus grand bonheur que de posséder l’objet aimé ?

  1. Ia se la paz de Castilla.

  2. A picaro de Sevilla…
    — A fregona de Toledo…

    C’était le commencement d’un adage ou de deux adages différents qui revenaient probablement à notre proverbe : À bon chat bon rat.