JOURNÉE TROISIÈME.
Scène I.
Est-ce donc ainsi qu’un ami aussi cher doit passer dans ma rue ?
J’allais partir ; et comme, en ma qualité d’étranger, je ne connaissais pas votre maison…
Tout le monde vous l’aurait indiquée, et les armes qui sont placées au-dessus de ma porte l’indiquent assez.
Je ne puis contracter toujours de nouvelles obligations.
Demeurez ici ; car tout le monde ici, vous le savez, est prêt à vous servir et vous aime. — Vous ne sortirez pas. Je veux vous posséder à mon tour, et je vous retiens prisonnier.
Vous me comblez, et je ne sais comment j’ai pu mériter…
Le service que vous m’avez rendu doit à jamais exciter ma reconnaissance.
Je n’ai fait que mon devoir. — Adieu, seigneur don Fernand. Je suis forcé de partir.
Si cela était absolument nécessaire, je n’y mettrais pas d’opposition… Mais je vous l’ai dit, je vous garde.
Je vous remercie de cette bienveillance ; mais…
Non pas ! il faut que je vous dédommage de mon mieux de ce que vous avez souffert pour moi. Autant de jours vous avez passés pour moi en prison, autant de jours je veux vous régaler. Vous ferez d’ailleurs connaissance avec une mienne sœur qui sera charmée de vous voir, et de vous témoigner aussi sa gratitude du service que vous m’avez rendu.
Sans doute, monseigneur, nous trouverons aussi chez vous la