En effet elles furent primitivement formées de la côte que nous leur avons donnée, et ce ne fut pas la plus petite : et il est tout simple que celui qui a donné la côte donne de quoi l’entretenir[1]. L’exemple d’Adam justifie mille maris.
Comment cela ?
Ève ne lui donna-t-elle point pour nos péchés le triste morceau que vous savez ?
Où veux-tu en venir ?
Et à elle-même, qui le lui avait donné ?
Le serpent.
Ou le diable, qui prit cette forme-là pour la mieux tromper. — Aussi, lorsqu’une femme donne à son mari de quoi manger, il n’a qu’une seule excuse, l’exemple d’Adam ; et tout en reconnaissant sa faute, il doit se dire : « Mangeons, alors même que cela viendrait du diable. »
Moi, je ne suis pas ici un mari ; et même je ne connais pas la femme en question.
Vous ne lui en serez pas moins reconnaissant.
Comme doit l’être un galant homme.
Deux femmes voilées attendent après vous.
Au nom du ciel, laissez-les entrer.
Ont-elles l’air comme il faut ?
Tout à fait.
En ce cas, j’aime à croire qu’elles se seront munies de pastilles odorantes[2].
- ↑ Il y a ici une grâce intraduisible sur costa (dépense, entretien) et costilla (côte), qui paraît le diminutif du premier mot. « Il était tout simple que celui qui avait donné la costilla (la côte) s’obligeât à la costa (à la dépense ou à l’entretien). »
- ↑ Il y a ici dans le texte des allusions à certains détails très-délicats de la toilette