Toujours. — Si un de mes amis se fût engagé comme moi et qu’il me l’eût conté, je le tiendrais pour fou.
Un jour quelqu’un voyant pleurer un Portugais, lui en demanda le motif. Il répondit qu’il avait du chagrin, un chagrin d’amour. Pour le consoler, on lui demanda de qui il était amoureux, et il répondit : « De personne, je pleure simplement d’amour[1]. » Vous ressemblez à ce Portugais, et comme lui, vous pouvez pleurer, bien que vous ne sachiez pas pour qui.
Cette femme m’a percé de mille flèches. Chaque mot de ses adorables billets me va droit au cœur.
Je vois, vous ressemblez aux coqs d’Inde, que l’on enveloppe de papier pour les faire mieux rôtir[2], et cette dame veut sans doute s’exercer à la galanterie avec un prisonnier, dans l’espoir qu’elle ne sera pas par lui compromise. C’est ainsi que les barbiers font leur apprentissage sur les moines… Ce portrait sert d’appât à cet habile chasseur, et par ce moyen il vous fera tomber dans ses piéges.
Il n’y a point ici de piége. — J’ai reçu d’elle tant et tant de régals, que je ne pourrai jamais reconnaître ses bontés.
Alors expliquez-moi ce mystère.
Que sais-je ?
Eh bien, soit ! qu’elle nous envoie de l’argent, beaucoup d’argent, et je lui permets de ne se point laisser voir.
Fi donc ! un homme d’honneur ne peut pas en accepter d’une femme.
Elles en reçoivent bien de nous !
Nous sommes nés pour les servir.