Elle m’a expliqué l’état de son cœur, m’a dit qu’elle aimait don Juan, qu’elle en était aimée ; et comme elle voulait se tuer, j’ai arrêté son bras, en lui promettant de la marier selon ses désirs. — Voilà ce qui s’est passé. Je le jure sur la croix de cette épée ; et à quiconque oserait penser le contraire, je donne un formel démenti.
Vous le dites, seigneur, et l’univers doit vous croire ; pour moi, je suis trop heureux de retrouver celle que j’adore.
Eh bien ! mon fils, qu’attendez-vous ? Je ne veux pour vous d’autre dot que sa vertu et sa beauté ; et je préfère à tous les honneurs celui d’avoir une bru aussi sage.
Non pas ! L’infant a promis vingt-quatre mille ducats ; et moi j’en donne autant.
Moi, je lui donne deux villes.
Quant à moi, Marcèle, bien qu’il n’y ait pas de princes qui garantissent votre vertu, je dis, l’épée à la main, que je suis votre époux.
Tout le monde se marie et se réjouit ; et moi l’on m’oublie.
Je te donne mille écus.
Dès que la reine Blanche sera arrivée, elle et moi nous vous servirons de parrains.
Ici finit la comédie intitulée : Le Chevalier courtois, ou la Belle aux yeux d’or.